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Léna Paugam poursuit ses rêves adolescents

Le par Romain
Spectacle vivant

« Le 20 novembre » est un texte (…) inspiré par la figure de Sébastian Bosse,  jeune garçon, qui a trouvé la mort, le 20 novembre 2006, au cours d’une prise d’otage qu’il avait mené dans son propre collège ». Ce texte a pris vie dans la bouche de Mathurin Voltz, par le spectre des yeux de Léna Paugam. De ce tout résulte le spectacle « Le 20 novembre », présenté au festival des arts de la parole de Rennes.

Heureuse d'accueillir les spectateurs de Mythos, Léna, metteur en scène, s'est amusée de la présence d'un public inhabituel pour ce spectacle.



Une création en milieu scolaire

Car ce spectacle a été créé dans un lycée, à Freyssinet à Saint Brieuc en 2015, dans la salle C113. Depuis, tous les spectateurs sont installés à des tables d'écoliers. Un moyen pour le moins immersif, de plonger celui qui le souhaite dans l'intensité de ce fait réel, violent et puissant.

Impliquer le spectateur dans le récit

Léna Paugam a tout de suite souhaité intégrer les lycéens dans l'écriture, les mener vers une prise de parole, qui interroge la violence, notre place dans la société, et ce que nous pouvons y faire. Des questionnaires ont été mis en place pour sonder les lycéens, sur l'amour, la vie, l'espoir, et tout ce qui fait qu'ils sont, que nous sommes. Leurs interactions avec le texte ont nourri son travail de metteur en scène.



La jeunesse, au cœur des préoccupations de Léna : quel adolescent avons nous été ?

Qu'est ce qu'avoir vingt ans aujourd'hui ? Quel est le rapport entre sidération et désir? A quel moment le désir, la force de vie, la capacité de se projeter, s'évanouit pour laisser la place au désespoir ?.

Qu'attends t-on de la jeunesse ? Comment peut elle se situer vis à vis de cette attente ? Et quelles sont ses marges de manœuvres ?

Les interrogations sont nombreuses, les réponses sont pour l'heure assez amères. Léna Paugam n'a pas constaté chez les jeunes qu'elle a rencontré le « désire » pré-cité. La conscience est là, mais l'idéalisme semble endormi. Elle tente par son œuvre de les pousser dans leur sidération afin de leur faire réaliser la place que la jeunesse mérite, la parole qu'elle doit revendiquer, l'action concrète qu'elle doit mener.

La précarité, vectrice de désespoir ?

Dans ses rencontres, Léna a constaté que, plus elle aventurait son œuvre dans des milieux et zones "défavorisées", plus le désespoir des 18-25 ans était prégnant et palpable. Ce constat semble la désoler, et provoquer une réciprocité de l'amertume, qui affecte cette femme, jeune, et vivante, par la passion qu'elle entretient vis à vis de sa vision de l'humanité.



Quand Léna parle, les ondes écoutent...

Dans la discussion que vous pouvez écouter ci-dessous, vous découvrirez la façon dont le travail a été mené sur 20 novembre, notamment avec l'acteur, Mathurin, et la tension avec le journal intime de Sébastian, protagoniste originel de ce fait, divers, mais de société.

Puis nous dériverons, si vous le permettez, vers l'identification de la matière qui inspire Léna, être sensible, créatif et partageur de ses émotions, comme en témoigne cette conversation, extrait sonore, qui vous permettra peut-être d'effleurer la beauté de son écriture, de son geste, de son imaginaire.



Illustration principale: L'ombre des femmes réalisé par Philippe Garrel, 2015.

Image "20 novembre", Walid Marfouk ©

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