Cuando coño se dice ole
« La nature de notre époque actuelle, amplifiée par les réseaux sociaux et la culture pop, a façonné un concept de l’artiste en tant que gagnant ou idole. Pour se légitimer, les musicien.nes sont incités à suivre les ‘canons de la célébrité’ : avoir une image omniprésente, faire de la musique tape-à-l’œil, être charismatique et avoir du succès. Le processus créatif est souvent considéré comme mystique et associé à des concepts vagues tels que ‘l’inspiration’, le ‘talent’, ‘l’expression’ ou la ‘liberté’, de sorte que la musique semble être créée comme par magie, de manière spontanée.
En réaction à ce phénomène, les extraits d’interviews de ce podcast viennent nous rappeler que le métier de musicien.ne relève encore, pour beaucoup d’entre nous, d’une profonde dévotion. L’accent n’est pas mis sur le sujet mais sur l’objet sonore qu’il génère, à travers un dévouement constant, une recherche passionnée et persévérante, souvent dans la solitude, où la frustration, l’échec et l’aliénation prennent place. Le compositeur.trice ou l’interprète n’est rien d’autre qu’un simple canal d’expression de quelque chose de beaucoup plus grand que sa propre personne.
Parallèlement, les morceaux choisis résonnent aussi avec cette idée. Cette musique suscite admiration et intérêt justement parce qu’elle ne ressemble pas à une quête désespérée d’attention, mais à une belle conséquence de cet engagement avec une pureté qui vient d’un ordre supérieur. La popularité ou la circonstance dans laquelle l’artiste vit est un concept absurde comparé à ce domaine dans lequel il peut entrer lorsqu’il fait de la musique. »
Marina Herlop
Compositrice, chanteuse et pianiste formée au conservatoire, Marina Herlop a commencé sa carrière en donnant une touche contemporaine à des compositions de Debussy et de Chopin, tout en tirant son chapeau aux canons de l’ère romantique.