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Émission

En Attendant Godard

811: Because The Knight

Animé par El Comandante Thomas, Thibaut, Doc Erwan | Ulysse à la technique

-Ouverture: extrait d'un entretien avec Mathieu Capel dont l'ouvrage Evasion du Japon vient de paraître aux Prairies ordinaires. Par Gabriel Bortzmeyer et Nathan Letore pour la revue Débordements. 27/10/15.

Débordements: "Dans la chaîne des synonymes, vous privilégiez celui d’« espace discursif ». Expression étrangement logocentrée pour un écrit sur le cinéma. Foucault l’utilisait pour désigner le champ du pensable dans une configuration donnée ; comment traduire ce schéma dans le domaine cinématographique ? Serait-ce à dire que cet espace circonscrit les possibles audiovisuels à une époque spécifique ? Que, donc, le filmable obéirait aux mêmes principes que ceux délimitant la pensée ? Quels seraient alors les principales caractéristiques, les éléments reconnaissables de cette configuration ?

Mathieu Capel: Je pars de l’hypothèse qu’un film produit du discours avec ses propres outils, qu’il produit de la pensée de manière verbale aussi bien que non-verbale. Proposition certes vague, n’en déplaise aux cognitivistes, sémioticiens et autres gens sans doute plus rigoureux sur ces questions. En disant cela, j’entends suggérer que ce qui met un film en tension, ce avec quoi il converse, ce peut être un film, mais pas forcément : un livre aussi, ou une théorie, une pièce, une performance, une installation, un programme politique, une configuration urbaine, un plan d’architecte (inversement et par exemple, la Théorie du drone de Chamayou n’en dit-il pas plus sur le cinéma contemporain que d’autres ouvrages de cinéma ?). Bref, j’imagine qu’un film prend place dans « la vaste trame des discours », pour soutenir, modifier, s’inscrire en faux, etc., contre, avec ou à l’inverse d’autres discours qui s’énoncent via d’autres langages ou médias. Et que c’est cette communauté-là, en tant que « discours », qui leur permet de s’enclencher les uns les autres. Ne pas vouloir voir, pour raison de cohérence disciplinaire, ce que la tour Nakagin de Kurokawa, avec ses capsules amovibles, partage avec Teshigahara ou Yoshida, c’est se priver de quelque chose d’essentiel. Il faut donc imaginer cela – et c’est peut-être une violence théorique –, qu’un « discours », une pensée de pellicule réponde, avec son propre chant, à un « discours », une pensée de béton et d’armatures métalliques, selon des fréquences qui peuvent être les mêmes, ou pas".

 

 

 

-Knight of Cups (Malick) (6.5/10) (Rédaction)

 

-Joe Hill (Widerberg) (9/10) (Jean-Pierre)

 

-La Vallée de la peur (Walsh) (6.2/10) (Rédaction) [Film non exploité à Rennes] [Distributeur: Swashbuckler Films]

 

-Traqué dans la ville (Germi) (7.3/10) (Rédaction) [DVD Tamasa]

 

 

-Les coups de coeur de la semaine:

         -Erwan: The Assassin (Hou), Un jour avec, un jour sans (Hong) et Maya Darpan (Shahani) au festival des 3 Continents.

         -Jean-Pierre: Bye bye Maggie (Hernandez)

         -Mathieu: Key & Peele

         -Simon "Le jeune": Notre agent à La Havane (Reed) et Le Traître du Texas (Boetticher)

         -Thibaut: Annie Hall (Allen)

         -Thomas: Les Croix de bois (Bernard)

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