Le 11 Février 2005 était votée la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, laquelle dessinait un nouvel horizon pour la politique publique française du handicap. Réactualisant la loi du 30 Juin 1975, celle de 2005 proposait enfin une définition de la notion de handicap qui, pour le dire vite, désigne les limitations d'activités ou de participation à la vie société subie par une personne en raison d'une altération physique, sensorielle, mentale ou psychique. Cette loi repose sur trois piliers fondamentaux : l'accessibilité de tous les domaines de la vie sociale, le droit à la compensation des conséquences du handicap en termes matériels ou humains et la création d'un guichet unique à l'échelon départementale, c'est-à-dire les MDPH. En matière d'accessibilité, certaines associations nationales ont récemment manifesté leur mécontentement concernant celle du cadre bâti, lequel devait être entièrement accessible courant 2015. L'accès à la scolarité, à l'emploi, aux transports ou encore aux soins de santé sont autant d'objectifs que la loi de 2005 souhaitait relever. Dans toute la France, des colloques et des conférences se déroulent actuellement pour revenir sur les apports et les faiblesses de la loi pour sa première décennie d'existence. Pour notre part, nous avons souhaité l'aborder par l'un de ses manques originels, c'est-à-dire la sexualité des personnes handicapées.
Mes invités cette semaine pour en parler sont Eve Gardien, maitre de conférence en sociologie à l'Université Rennes 2, Marcel Nuss, essayiste militant fondateur de l'Association Pour la Promotion de l'Accompagnement Sexuels (APPAS) lui-même handicapé par une amyiotrophie spinale et Jonathan Martin, coordinateur de projets au sein de l'association Les Petits Debrouillards en charge de l'exposition interactive Sex Breizh à destination du public en situation de handicap.
Avec eux, nous revenons sur les controverses et débats autour de l'accompagnement sexuel, dont Marcel Nuss est un fervent défenseur, la mise en pratique d'un tel accompagnement et ouvrons sur les enjeux posés par l'éducation à la vie affective et sexuelle grâce à l'exemple de l'exposition Sex Breizh. Des liens vous renvoient vers chacun des intervenants et pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient se familiariser avec les travaux d'Eve Gardien, rendez-vous sur les archives ouvertes : tapez son nom et vous trouverez l'ensemble de ses productions. Bonne écoute !