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Journée de lutte contre le régime de mort aux frontières

Le par Actu Locale
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Le 6 février est la journée de lutte contre le régime de mort aux frontières. Samedi dernier, le Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes (CSPSP 35) a fait un rassemblement en hommage aux migrant·es mort·es aux frontières, place de la mairie à Rennes.

C'est la deuxième année que le CSPSP 35 s'associe à CommémorAction, une initiative de familles et proches, principalement originaires du Maghreb, de mort·es ou disparu·es aux frontières. Xavier, membre du collectif, est l'invité de L'(In)attendue.

Aux origines de la journée de lutte contre le régime de mort aux frontières, une date. Le 6 février 2014. Une quinzaine de migrant·es tentant de traverser la frontière vers l’enclave espagnole de Ceuta sont tuées par la police espagnole. Cinq ans plus tard, des groupes de familles de migrant·es décédé·es, disparu·es et/ou victimes de disparitions forcées se sont rencontrés à Oujda (au Nord-Est du Maroc) pour la première journée de Commémor’Action. 

"Depuis, les familles cherchent à obtenir réparation, vérité sur ce qui s'est passé et dénonciation plus large de toutes ces frontières."

Cette année, le CSPSP 35 se mobilise notamment en mémoire des migrant·es mort·es à l’enclave espagnole de Melilla, à la frontière du Maroc, le 24 juin dernier. Le 29 novembre, le journal Le Monde a publié une enquête résumant les évènements tragiques qui s’y sont déroulés. La police marocaine a laissé les migrant·es approcher près de la frontière et d'un poste de surveillance, puis les a encerclé·es. Les gaz lacrymogènes dans un endroit clos, qui sont interdits dans ce contexte, ont créé un mouvement de panique chez les migrant·es qui se sont marché dessus. Ni le gouvernement espagnol ni le gouvernement marocain ne reconnaissent leur responsabilité dans ces évènements. 

"C'est un effet de plus des frontières racistes qui empêchent certains migrants de passer les frontières."

C'était la tragédie la plus meurtrière aux frontières terrestres de l'Europe, avec seulement 23 victimes identifiées - plus 77 victimes disparues. Les corps ont été laissés au soleil durant plusieurs heures.

"C'est assez impressionnant, la manière dont on les entasse... dont les corps visiblement morts sont bougés comme si c'étaient des animaux. On vérifie : t'es vivant, t'es pas vivant."

Il n'y pas de comptage officiel des autorités européennes autour des mort·es aux frontières, mais le travail des associations tente de suivre ces disparu·es : plusieurs dizaines de milliers de morts pour la partie européenne, et plus de 50 000 morts attestés depuis 2014 rien qu'en Méditerranée. 

"On parle de murs anti-migrants. A l'échelle européenne, on est à plus de 1000 kilomètres de murs construits. (...) Ce sont des barbelés, des grillages de plusieurs mètres de haut, des fossés qui les séparent. C'est aussi des espèces de lames de rasoir qu'on met sur les barbelés."

Samedi, il y a donc eu un rassemblement place de la mairie à Rennes, lors duquel le collectif a réalisé une exposition de rue ainsi qu’une déambulation. Une cinquantaine de photos montraient des migrant·es essayant de passer la Méditerranée, qui montrent le traitement infligé aux personnes qui essayent de migrer. Des textes sur les frontières les accompagnaient. La déambulation, elle, avait pour but d'interpeller les passant·es. 

"On ressent une faiblesse militante autour de la question de la migration."

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