Cette semaine, pas de cinéma, nouvelle exploration de l’univers d’un écrivain par son Verbe et la musique, c’est la mixtake numéro 53 de la maison de la rédaction, spéciale William Burroughs.
L’écrivain né de la fusion des esprits et de la pensée de la Beat Generation était un poète-machine, le cerveau dérivant dans l’Interzone, narrateur des mondes spéculatifs, explorateur des formes et inventeur d’une nouvelle littérature, qui pense, agit et déchire les univers visibles pour, non révéler, mais faire advenir l’invisible.
Il s’appelait William Seward Burroughs, humble praticien du métier de scribe – Sergent Major de l’Escadron Shakespeare pendant la guerre dont personne ne sait rien sauf ceux qui y ont participé, quand toute la cabine à chiottes était sur le point de sauter. (12 avril 1997 – Ultimes Paroles)
Cette mixtake a été orchestrée par El Comandante, avec l’indispensable savante contribution de Friedrich Marlenstahl, membre de la branche Service Action du Politburo du Front Gauche de l’Art.
01 Prégénérique / William's Welcome (Dead City Radio)
02 Extrait / Burroughs: The Movie (Howard Brookner)
03 Marianne Faithfull & Master Musicians of Joujouka / My Only Friend
04 WSB / Spare Ass Annie
05 WSB & Gus Van Sant / Word Is Virus
06 Extrait / Drugstore Cowboy
07 Brion Gysin, Frederic Cousseau, Yann Le Ker, Ramuntcho Matta / Junk
08 BFY / Burroughs Called The Law
09 Dave Ball, Genisis P. Orrigde, WSB / Dream
10 The Total Taste Is Here / News Cut-Up Choral Section Backwards
11 Laurie Anderson / Sharkey's Night
12 Maurice Dantec / la place de Burroughs
13 WSB - Inching / Is This Machine Recording ( Nothing Here Now But The Recordings)
14 Brion Gysin / Kick
15 WSB / No More Stalins, No More Hitler
16 Beastianity / The Hatred That Pleasure Brings
17 Naked Lunch's Trailer
18 Howard Shore & Ornette Coleman / Naked Lunch
19 Tom Waits / Tain't No Sin (from the muscial fable The Black Rider - The Casting of the Magic Bullets)
20 Bomb The Bass / 5ml Barrel
21 Joy Division / Interzone
22 WSB / Words of Advice for Young People
"Dans ces autres professions, vous pouvez toujours faire semblant. Par contre, si vous écrivez sans y croire, vous ne produirez que de la merde. Le métier a beaucoup d'inconvénients ? Bien sûr, vous pouvez sortir d'une villa aux Bahamas en chevauchant un requin blanc ou vous pouvez passer vingt ans à écrire Le Grand Livre que personne ne pourra lire. James Joyce a écrit quelques unes des meilleures pages de prose en littérature - Les Morts, Les Gens de Dublin - mais pouvait-il en rester là et se cantonner à des histoires délicieuses à propos des Catholiques irlandais malheureux ? Si ça avait été le cas, le monde l'aurait récompensé en lui accordant le prix Nobel. Maintenant personne n'a jamais dit à un docteur : "Ecoute, toubib, tes opérations du cul sont vraiment extra, beaucoup de tantouzes te sont reconnaissantes de pouvoir continuer à se faire enculer mais faudrait qu'tu trouves quelque chose de nouveau" -. Naturellement, il n'a pas à trouver quelque chose. C'est toujours le même bon vieux cul. Mais un écrivain doit produire du neuf, ou il doit standardiser son produit - l'un ou l'autre. Ainsi je pourrais standardiser le produit Peter Pan-Pédé-Garçon Sauvage, et en sortir un tous les ans comme la série des Tarzan ; ou bien je pourrais écrire un Finnegans Wake. Aussi, j'ai cette idée au sujet d'un privé et des Cités de la nuit rouge. Quien sabe ?" (WSB "Le temps des assassins")