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"(Re)naître" : une immersion colombienne post-conflit

Le par Soraya Lecroc
Art et Culture
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Du 18 janvier au 11 mars, le service culturel de l'université Rennes 2 expose, malgré la fermeture du campus au public, le travail de Catalina Martin-Chico, photographe et photojournaliste franco-espagnole qui depuis plusieurs années, se rend en Colombie auprès des ex-membres des FARC, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie. 

Malgré la fermeture de l'université, l'exposition "(Re)naître" est visible depuis l'extérieur de la galerie de la chambre Claire située au niveau de la présidence de l'université Rennes 2. Une expo photo dans laquelle l’artiste s'intéresse aux ex guérilleros et ex guérilleras des FARC avec un objet “central” : la question de la maternité. Après 50 ans de combat, ils et elles déposent les armes en 2016. Une transition et un retour à la vie civile particulièrement rudes après des années de vie en autarcie mais surtout le retour pour les femmes d’un droit jusque là supprimé, le droit à la maternité. Pendant ce demi-siècle de lutte marxiste, le mot d’ordre est strict : abandon des enfants déjà nés et interdiction d’en avoir de nouveaux sous peine d’avortement contraint, dans des conditions primaires. 

Depuis la signature de la paix en 2016, Catalina Martin-Chico a assisté à la réappropriation de ce droit à la grossesse par les femmes et à la formation de ces nouvelles familles qui ont parfois aussi retrouvé des enfants abandonnés ou confiés à des proches avant de s'engager en tant que FARC. Des familles au sein desquelles les couples fondent de réels espoirs autour des nouveau-nés, ces “bébés de la paix”, symboles du dépôt des armes et de l’espoir d’une nouvelle vie, libre et indépendante. Pour ces nouvelles mamans, et nouveaux papas, ce “baby-boom” est synonyme d’une renaissance. Une renaissance et une réinsertion peu évidentes, souvent au ban de la société colombienne. 

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