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Émission

La Note blanche

Dans Harlem, des voix féminines se réveillent dans la Note Blanche !

Animé par Priscille Blas | Priscille Blas à la technique

La Note Blanche vous rejoint sur les ondes afin d'ouvrir vos oreilles et votre attention vers l'histoire de la musique afro-américaine ! Après avoir explorer le néo-bop, nous allons nous diriger vers le Harlem des années 50/60, en écoutant la révolte des voix féminines ! Le jazz est également une musique instrumentale. Le chant n'était donc pas voué à en devenir le point central, toujours suspecté de vouloir flirter avec la ballade et le sentiment. Et pourtant, bien avant les révolutions be-bop et free, le jazz vocal a accueilli les premières subversions et les premiers conflits. Les mots et le chant provoquent toujours des réactions. Quand on parle de jazz vocal, on pense donc d'abord aux chanteuses. Il est vrai qu'elles sont aujourd'hui plus nombreuses et surtout plus connues et que ce genre musical a été l'occasion pour des artistes comme Billie Holiday ou Ella Fitzgerald de s'émanciper, d'obtenir une liberté, de lutter contre la misogynie ambiante et surtout le racisme. Elles ont réussi à sortir de la caste où le pouvoir blanc et patriarcal les emprisonnait pour diriger elles-mêmes leur destinée. Le chant féminin est le genre le plus répandu et populaire aujourd'hui. Il fut à la fois un objet de séduction pour un public masculin amoureux, et un lieu de combat pour des femmes trop souvent réduites à leur beauté. Souvent à la marge du jazz, théâtre de vies discussions esthétiques entre les tenantes du jazz et celles qui prisaient la ballade, ce genre a traversé le XXe siècle dans les turbulences, ne cessant d'évoluer pour essayer de s'affranchir des règles classiques. A côté, le jazz vocal masculin fait plutôt pâle figure car, chez les hommes, l'enjeu est bien moins important. Il est surtout affaire de séduction, de charme, de romantisme et de virilité ! Mais pour le moment, entendons une des plus grandes voix du jazz : Nina Simone ! Pour commencer, il existe dans Harlem une grandeur évidente qui s'impose dans Harlem grâce à la diva Nina Simone ! Au départ, la chanteuse se destinait à une carrière de pianiste classique et elle dut jouer dans les nigts-clubs pour payer ses études à la Julliard. Puis, Nina Simone chanta par hasard pour satisfaire aux obligations durant l'été 1954 à Atlantic City. Nina Simone qui s'accompagne remarquablement est condamnée à la sobriété tout comme Billie Holiday, ne serait-ce qu'à cause d'une tessiture limitée. Cependant, cette femme extraordinaire tourne ce handicap vocal à son profit. Sa parole sévère épanche une beauté à la fois étrange et familière, mirifique et immédiatement reconnaissable. Du morceau "I Love you Porgy" sorti en 1957 à "Black is the color" en 1959, la chanteuse affermit ses traits engagés et, simultanément, sa silhouette de déesse africaine réincarnée. De plus, Nina Simone était contre la ségrégation sociale et culturelle et contre la honte d'être noir. En d'autres termes, la honte absurde d'être exploité puis d'être victime des prédateurs, le chant de la chanteuse n'a cessé de s'élever pour donner courage. Avec le titre "Black is the color", elle a proclamé l'essentiel du message d'un peuple et cela, une année avant son triomphe au festival de Newport de George Wein, dans lequel la chanteuse devait jeter dans la nuit le titre "Trouble in mind" de sa belle voix mezzo-soprano qui assombrissent dramatiquement la chaleur et la force de son timbre. Et dès à présent chers auditeurs, la Note Blanche vous propose de mettre l'histoire de la diva en musique  !

 

 

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