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Émission

La Note blanche

Des musiciens en quête spirituelle dans la Note Blanche (Partie 3)

Animé par Priscille Blas | Priscille Blas à la technique

La Note Blanche revient sur les ondes du 88.4 afin d'ouvrir notre troisième chapitre sur les musiciens spirituels issus de la nouvelle pensée du jazz. Pour commencer, il serait certainement plus facile de trouver pour le jazz une permanence sous le changement dans ses divers avatars "popisants". On sait l'importance du blues dans la pop music et ce qu'elle lui doit, et comment le jazz, plus vastement, a inspiré des groupes tels que Blood, Sweet and Tears ou Chicago Transit Authority formés en 1967 et 1968, et puis comment en retour, il s'est laissé, rythmiquement modifier par eux. Cependant, c'est Miles Davis qui devait en 1969 donner de ces échanges de procédés des exemples les plus convaincants. Secoués par les souffles de la New Thing et cherchant une fois encore à reprendre son essor, Miles s'entoure de jeunes musiciens et multiplie dans son groupe les instruments "électrifiés" en adoptant une rythmique binaire sophistiquée. Dans l'album Voodoo Dance (1969), Miles torture les sons, hache la mélodie, s'engage dans l'aigu puis, dans un mouvement tournoyant, vertigineux, le trompettiste légendaire exploite le chromatisme. Miles Davis comparait d'ailleurs son jeu à celui d'un boxeur en disant : "Je boxe moi-même, et comme je joue : pour épuiser ma rage". En d'autres termes, sans l'injustice causé par le racisme, le boxeur n'aurait jamais pris ses gants et Miles, sa trompette ! Par la suite, Miles s'entoure de tumbas et de congas. Sa trompette devient elle aussi "électrique" comme on s'en aperçoit pour la première fois en France au Palais de Chaillot en 1971 où cet homme perpétuellement insatisfait recommence à explorer d'autres sons. Les compagnons qui l'ont suivi depuis quelques années sont Wayne Shorter, Herbie Hancock, Chick Corea, Keith Jarett, John McLaughlin, Billy Cobham, Dave Holland et Tony Williams ! Tous ces grands noms vont marquer l'aube des années 70. Ils cheminent dans la voie étroite de ce qu'on a appelé le jazz-rock qui est une voie qui sépare deux mondes : celui de la New Thing et le rhythm and blues. Ces "Davisiens" ont pour la plupart adopté eux aussi le rythme binaire de la pop music et les lourdes machines électroniques de la société technicienne. Cependant, beaucoup d'entre eux se tournent vers les sonorités indiennes comme McLaughlin ou vers l'Europe des impressionnistes comme Chick Corea. Afin d'explorer les multiples sons des années 70, j'ai décidé d'introduire l'émission avec le grand et talentueux Tony Williams ! Anthony "Tony" Williams est un batteur de jazz et de jazz-rock américain né à Chicago le 12 décembre 1945 et décédé le 23 février 1997 en Californie.. Remarqué très jeune par Miles Davis, il a fait partie à 17 ans, de son fameux quartet "Second Grand Quintet" entre les années 1965 et 1968 avec Herbie Hancock, Ron Carter et Wayne Shorter. Tony Williams est considéré par certains comme l'un des plus grands virtuoses de la batterie, avec son aîné Elvin Jones. Parlant de lui dans son autobiographie, Miles le décrit comme le centre autour duquel gravite son quintet. De plus, Herbie Hancok lui dédia une chanson posthume dans son album Future2future  en utilisant une ancienne piste enregistrée. Et nous allons dès maintenant présenté le batteur Tony Williams en musique dans la Note Blanche !


  


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