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Émission

La Note blanche

Le jazz, ses influences et ses génies (Partie 1)

Animé par Priscille Blas | Priscille Blas à la technique

Pour cette émission, la Note blanche a choisi de se laisser aller au gré des différents courants du jazz avec évidemment un peu d'histoire mélangé à nos fameux délices auditifs dominicaux...

Il serait certainement plus facile de trouver une permanence pour le jazz à cause des changements dans ses divers avatars "popisants". On sait l'importance du blues dans la pop musique, ce qu'elle lui doit, et comment plus vastement, le jazz a inspiré des groupes tels que Blood, Sweet and Tears ou Chicago Transit Authority formés entre 1967 et 1968. Et enfin, comment en retour, il s'est laissé rythmiquement modifier par eux. Cependant, c'est Miles Davis qui devait en 1969 donner de ses différents échanges de procédés les exemples les plus convaincants. Secoués par les souffles de la New Thing, et cherchant une fois encore à reprendre son essor, le trompettiste s'entoure de jeunes musiciens et multiplie dans son groupe les instruments électrifiés en adoptant une rythmique binaire sophistiquée. Dans l'album Voodoo Dance (1969), Miles torture les sons, hache la mélodie, s'engage dans l'aigu puis, dans un mouvement tournoyant et vertigineux, le trompettiste légendaire exploite le chromatisme. Miles Davis comparait d'ailleurs son jeu à celui d'un boxeur en disant : "Je boxe moi-même, et comme je joue : j'épuise ma rage". En d'autres termes, sans l'injustice causé par le racisme, le boxeur n'aurait jamais pris ses gants et Miles sa trompette ! Par la suite, le musicien s'entoure de joueurs de tumbas et de congas. Sa trompette devient elle aussi électrique comme on s'en aperçoit pour la première fois en France au Palais de Chaillot en 1971 où cet homme perpétuellement insatisfait recommence à explorer d'autres sons. Les compagnons qui l'ont suivi depuis quelques années sont Wayne Shorter, Herbie Hancock, Chick Corea, Keith Jarett, John McLaughlin, Billy Cobham, Dave Holland ou encore Tony Williams !

Tous ses grands noms vont marquer l'aube des années 70. Ils cheminent dans la voie étroite de ce qu'on a appelé le jazz-rock qui est un genre qui sépare deux mondes : celui de la New Thing et celui du rhythm and blues. Ces "davisiens" ont pour la plupart adopté le rythme binaire, la pop musique et les lourdes machines électroniques de la société technologique. En revanche, beaucoup d'entre eux se tournent vers les sonorités indiennes comme McLaughlin ou vers l'Europe des impressionnistes comme Chick Corea.

Afin d'explorer les multiples sons des années 70, j'ai décidé d'introduire l'émission avec le grand et talentueux batteur, Tony Williams...

  

  

 

 

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